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Typologie des instruments à
vent
selon leur
mode de production des notes
Fiches d'illustration
: en démontant un accordéon chromatique
touches piano
|
Petit reportage photo à
l'intérieur d'un accordéon chromatique
Le principe de fonctionnement de l'accordéon est
relativement simple, même s'il fait intervenir un nombre
important de pièces. Un accordéon n'est jamais qu'un
ensemble d'harmonicas alimentés par un soufflet et
commandés par un clavier actionnant des clapets (mais vu sous
un autre angle, c'est tout de même un orgue en
miniature...).
L'accordéon vu ici est un accordéon
chromatique à touches piano, d'un ambitus de presque 3 octaves
(sol à mi, ne manquent que fa et fa dièse pour couvrir
les trois octaves). Il comporte à la main gauche 5
rangées de 16 boutons soit 80 basses et accords.
Avant l'ouverture
:
Levons tout d'abord le capot
situé au dessus des touches
A chaque touche, noire ou blanche, son clapet. Toutes les touches
sont montée sur un même axe situé près de
l'extrémité des touches où sont fixées
les tiges des clapets.
Il est aisé d'ouvrir un
accordéon : ici six clous seulement tiennent en place le
soufflet de chaque côté de celui-ci (chaque
extrémité du soufflet est renforcée par un cadre
en bois)
Le côté gauche (côté des basses) a
été enlevé du soufflet et, à travers
celui-ci, on aperçoit les deux sommiers des anches du clavier
mélodique. On reconnait le sommier des demi-tons (touches
noires) en haut, reconnaissable à son alternance similaire
à celle des touches noires.
Les sommiers sont fixés par leurs deux
extrémités : à gauche, l'extrémité
de la planchette formant la base du sommier vient se glisser sous une
cale de bois, à droite, un petit verrou pivotant vient coiffer
le sommet du sommier (protégé à cet endroit par
un petit renfort métallique.). Leur calage latéral est
assuré par des petites planchettes de bois collées sur
la table de l'instrument et bien visibles ici.
L'étanchéïté entre la base du sommier et la
table est assurée par un cuir fixé sur la table.
Le sommier des demi-tons a été démonté et
l'on voit les deux trous d'arrivée d'air correspondant
à chaque clapet (le troisième en partant de la gauche
est ouvert, la touche correspondante étant appuyée).
Chacun des deux trous amène l'air à une des deux
plaquettes d'anches correspondant à la note (une visible sur
le sommier, l'autre située de l'autre côté, non
visible sur la photo). Chaque plaquette comporte deux anches, l'une,
visible ici, fonctionnant lorsque le soufflet est poussé,
l'autre, située sur le côté intérieur de
la plaquette sonnant lorsque le soufflet est tiré. les clapets
en cuir situés sur les plaquette d'anches, empêchent
celles-ci de réagir lorsque le soufflet est actionné
dans le sens qui n'est pas le leur : on voit ici les clapets qui vont
se fermer lorsque le soufflet sera poussé. Ces clapets de cuir
ne sont pas indispensables pour les anches les plus aigües
Vue du sommier par dessous, permettant de voir les deux
trous par note, correspondant aux trous de la table.
A chaque touche correspondent donc 4 anches donnant la
même note : 2 en poussé et 2 en tiré.
L'accordéon est donc à deux voix. Sa conception
(doubles trous dans la table et les sommiers) permettrait de couper
l'une des voix par un système d'oburation d'une rangée
de trous. Mais ce système n'est pas présent sur ce
modèle et cet accordéon est donc à deux voix non
modulables.
Les basses et
accords
Vue des sommiers de basses et accords (partie
normalement enfermée dans le soufflet), on distingue sur celui
du haut (basses) 12 plaquettes d'anches et 12 sur celui du bas
(accords).
Les sommiers sont fixés sur la table de la même
manière que les sommiers du côté
mélodique, on voit bien, à droite, les cales de bois
sous lesquelles viennent se glisser l'extrémité des
planchettes de la base des sommiers. L'autre extrémité
est coincée par un simple piton à anneau dont la
rotation d'un quart de tour libère le sommier.
Une plaquette d'anche a été
démontée. Elles sont fixées à la cire et
par un petit clou recourbé à angle droit, fixé
en haut et au milieu de chaque plaquette.
En haut à gauche, trou de la soupape (trois
trous circulaires jointifs)
Vue par l'autre
côté, la plaque de protection, contre laquelle s'appuie
la paume de la main gauche du musicien ayant été
retirée.
Nous trouvons ici le même principe de
mécanique à collecteurs que celle
expliquée sur la page du
démontage d'un diatonique Hohner Club mais il y a ici deux
ensemble de collecteurs distincts : le premier est situé
presque directement sur la table, il est visible ici en bas de la
photo : 12 tiges de laiton accolées. Chacune de ces tiges est
commandée par certains boutons des deux rangées
intérieures (côté soufflet, en bas sur la photo)
et commande un des 12 clapets de basse, non visibles ici car
dissimulés sous l'autre collecteur. Un ressort (par clapet)
transmet ce mouvement d'ouverture au clapet de la note correspondante
au sein des notes utilisées pour jouer les accords. Chaque
basse est donc systématiquement jouée avec son
doublement à l'octave supérieur.
Le second ensemble de collecteurs est celui bien visible
sur la photo, il est surélevé par rapport à la
table, comporte également 12 tiges, un peu plus
espacées que les précédentes, commandées
par les boutons des rangées extérieures
(côté main gauche du musicien) et commandant chacune un
des 12 clapets des notes d'accords dont on peut voir une petite
partie tout en haut de la photo.
En vert, action d'un bouton de basse. Les tiges des collecteurs, en
pivotant sous l'action des tiges cylindriques, viennent actionner les
clapets via d'autres tiges cylindriques (voir autre photo
ci-dessous). J'ai pointillé en jaune la tige de commande du
premier de ces clapets. En pointillé jaune à gauche de
la photo : ressort provoquant l'ouverture du clapet correspondant sur
l'autre sommier.
En rouge : action d'un bouton d'accord, que je vous ai
schématisé ci-dessous
.
- 1) suite à l'appui du bouton, translation d'une petite
barrette coulissante telle celle en tiretés rouges sur la
photo.
- 2) action de cette barrette sur trois ou quatre petits leviers (ici
trois leviers marqués en rouge sur la photo et un seul sur le
schéma)
- 3) chaque levier va faire pivoter la tige de collecteur qui lui est
solidaire
- 4) actions de cette tige sur son unique petit levier d'action sur
un clapet (non visible sur la photo car situé de l'autre
côté des barres coulissantes)
- 5) action de ce petit levier sur une nouvelle barrette coulissante
(pointillé rouge sur la photo)
- 6) action de l'extrémité de cette barrette
coulissante sur une petite plaque métallique
- 7) cette plaque métallique pivote sur un axe situé
à sa base, doté d'un ressort de rappel entouré
autour de cet axe (visible sur la photo ci-dessous), elle sepoursuit
à angle droit par une partie plus étroite elle
même fixée, sous une pièce de cuir, au clapet de
bois qui vient se soulever.
Attention, ne pas confondre les leviers actionnés par les
premières barrettes (leviers situés devant les
barrettes sur les photos et schémas, barrettes située
sur les deux rangs du haut) et les leviers qui actionnent les
barrettes à bouts recourbés (leviers situés
derrières les barrettes sur les photos, barrettes
situées sous les autres). Sur chaque tige de collecteur, sont
soudés autant de leviers de premier type que de boutons
d'accords utilisant la note en question mais un seul levier du second
type.
Vue d'un clapet de note d'accord, ouvert par action sur un
bouton de basse (on voit ici, que ce n'est pas la barrette
recourbée, pointillée en rouge, qui appuie sur la
commande du clapet mais bien le ressort pointillé en
bleu-vert.)
Gros plan du système de collecteur des basses : en
pointillé vert, action d'un bouton sur une tige (ici au
repos). En pointillé jaune, action de la rotation d'une autre
tige sur la première soupape (ici en action)
Nous voyons donc que les 80 boutons de basses et accords de cet
accordéon ne commandent finalement que 24 clapets :
- les 32 boutons de basses n'ont que 12 possibilités (ils
ouvrent chacun un clapet du sommier des basses et le clapet
correspondant du sommier des accords)
- les 48 boutons des accords ne commandent que 12 clapets mais en
usant de différentes combinaisons de trois clapets.
La soupape
C'est elle qui permet d'ouvrir ou de fermer le soufflet
sans faire transiter l'air par les anches.
C'est ici un classique système de levier.
Suite : Démontage d'un
accordéon piano jouet, Démontage d'un
accordéon diatonique ou
Démontage d'un
harmonium
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