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Typologie des instruments à
vent
selon leur
mode de production des notes
Fiches d'illustration
: fonctionnement d'un cor d'orchestre
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Voici un cor d'orchestre vu sous ses deux faces

Le cor d'orchestre dispose d'un piston rotatif supplémentaire
par rapport aux trois pistons habituels des instruments à
pistons : c'est celui du haut sur la première photo et du bas
sur la seconde photo. Nous l'appellerons barillet dans la suite du
texte mais lorsque nous parlerons des pistons, il en fera partie
également. Cette dernière photo montre d'ailleurs bien
que ce barillet est actionné par une palette de forme et
d'orientation différente des trois autres. Nous voyons
également que cette palette est positionnée à
l'opposée de ce barillet et actionnée via une longue
tringle qui passe à côté des trois autres
pistons. Cette palette est en effet actionnée par le pouce du
musicien (tandis que son auriculaire, qui ne sert qu'au maintien de
l'instrument, vient se caler dans le support réglable
prévu à cet effet et visible sur la photo du haut.
Ce barillet permet de rallonger de manière
importante le circuit de l'air comme nous allons le voir, mais, avant
cela, examinons le circuit de l'air avant et après le bloc des
pistons (nous appelons bloc des pistons, l'ensemble de 4 pistons
dotés de leurs tuyaux de liaisons et de leurs tubes
additionnels).

J'ai pointillé en vert le circuit de l'air entre l'embouchure
et l'entrée des pistons et en bleu le circuit entre les
pistons et le pavllon. Nous remarquons que l'air repart du bloc des
pistons par le même côté où il est
arrivé (à droite sur la photo), ce qui n'est, par
exemple, pas le cas sur le cor
d'harmonie à trois pistons vu sur la page
précédente. (par rapport à ce dernier
instrument, remarquons que la coulisse d'accord général
est située avant les pistons et non après et que l'air
ne fait qu'un tour en sortie de pistons).

Voyons maintenant l'effet de ce premier piston. J'ai
représenté en bleu et vert, les trajets suivis par
l'air suivant la position de ce premier piston : le trajet vert est
rejoint au plus,court l'autre côté du bloc piston, le
trajet bleu rallonge considérablement ce trajet. Il est muni
d'une coulisse d'accord en partie haute. S'il n'y a pas de rapport
entre la signification des couleurs bleu et vertes utilisées
sur la première photo, nous utiliserons, sur les photos
suivantes, ces deux couleurs de la même manière que sur
la présente photo : bleu = trajet long, vert = trajet
court.
Nous avons déjà vu qu'un tuyau
amène l'air de l'embouchure au barillet, un second renvoie
l'air ce piston vers le pavillon. Deux tuyaux de longueur
différentes renvoient l'air, toujours de ce même
barillet vers le premier piston et nous verrons que deux tuyaux
relient ce barillet au troisième piston. Ce barillet est donc
en relation avec 6 tuyaux et non 4 comme un piston d'instrument
ordinaire. Nous verrons que les trois autres pistons sont chacun en
relation avec 8 tuyaux différents.

Vue des pistons par en dessous :
En rouge : entrée et sortie de l'air dans le piston
supplémentaire
En bleu et vert, relations entre les pistons. L'air qui revient dans
le piston supplémentaire est forcément dirigé
vers le pavillon (selon les pointillés vert ou bleu).
Les autres tuyaux en relations avec les pistons sont situés de
l'autre côté de ceux-ci et donc non visibles sur cette
photo
Reprenons le cheminement de l'air, renvoyé vers
le premier piston selon deux trajets possibles. Selon la position de
ce premier piston, l'air ira directement au second piston, par un
très court trajet (quelques cm) du type de ceux vus sur la
photo ci-dessus ou passera par un tube additonnel.

Mais selon que l'air est arrivé par le trajet court (vert) ou
long (bleu), le tube additionnel ne sera pas le même et sa
longueur sera différente : Nous voyons que le tube bleu est
plus long que le tube vert partiellement caché derrière
celui-ci.
Il en va de même pour les deux autres pistons
:

La longueur du tube additionnel du troisième piston pour le
trajet bleu et nettement plus long que pour le trajet vert
Ceci est plus difficilement visible pour le second piston (au centre)
car le tube du trajet vert est dissimulé derrière celui
du trajet bleu et l'anneau situé plus haut pourrait laisser
penser le contraire, mais cet anneau a une longue tige et vous pouvez
voir , par la touche verte que j'ai placée sur la photo, que
le tube du trajet vert est plus court que celui de devant.
Ces trois pistons et leurs tubes respectifs travaillent
donc sur deux plans parallèle correspondant aux deux trajets
de l'air . Nous le voyons à nouveau sur cette photo (le
barillet est à l'arrière, partiellement visible
seulement) :

Remarquons que , naturellement, chaque tube additionnel est muni
d'une coulisse d'accord.
Maintenant que nous avons vu tout le côté
mécanique et suivi le parcours de l'air, il nous faut voir
l'intérêt de tout cela.
Le barillet permet de changer le ton de base de
l'instrument en rallongeant sa longueur. L'écart, que je n'ai
pu vérifier sur cet instrument que je n'ai fait que
photographier, est probablement d'une quinte comme sur la plupart des
cors doubles (c'est le nom que l'on donne aux cors ainsi
constitués - et à ne pas confondre avec les "corps
constitués" ;-)). Les tonalités de ces cors sont en
effet Sib et Fa selon la position du barillet. La présence de
deux tonalités n'est pas là pour faciliter le jeu dans
différentes tonalités mais pour permettre de jouer sur
des harmoniques moins serrées (donc difficiles à viser)
dans l'aigu tout en gardant les possibilités du registre
grave. C'est ce qui explique que le changement de tonalité a
été rendu très facilement accessible en cours de
jeu. C'est ce qui explique également que le cor n'a qu'un tour
en sortie de pistons : la longueur du trajet long (bleu) correspond
à l'enroulement manquant. C'est donc bien la tonalité
la plus aigüe (trajet vert) qui est un ajout par rapport
à un cor simple.
Le double circuit dans les pistons et les tubes
additionnels de longueurs différentes s'expliquent
aisément par le fait que la longueur à ajouter pour
descendre d'un ton (par exemple) sur n'importe quel tuyau sonore non
pourvu de trou de jeu n'est pas fixe mais est proportionnelle
à la longueur de ce tuyau. Lorsque l'on change de
tonalité en rallongeant le circuit de l'air, les tubes
additionnels initiaux ne sont plus adaptés d'où la
nécessité de ce second jeu. (Ceci commence d'ailleurs,
en théroie, à être vrai dès que l'on
combine deux pistons...)
Je complèterai un peu cette explication
dès que j'aurai pu vérifier quelques points sur cet
instrument que je n'ai eu l'occasion que de photographier pour
l'instant... (et merci à son propriétaire de m'avoir
l'aissé le faire)
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