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Voici, ce qui m'a été présenté comme un pot à tabac, en grès (?) bicolore blanc (gris) et beige, qui m'a tout d'abord intrigué par la présence de ce gros sifflet dans la bouche du personnage. Il s'agit bien d'un simple sifflet de grosse taille et non d'une flûte ou d'un ocarina.
Si ce pot semble inconnu sur internet à ce jour (mai 2008), il porte plusieurs inscriptions qui permettent, grâce aux moteurs de recherche, de comprendre de quoi il retourne et qui expliquent la présence de ce sifflet dans la bouche du personnage.
En premier lieu, le pot porte à sa base un gros cartouche " Pipe en bois " qui identifie le personnage : il s'agit de Georges Cavalier (Tours 1842 - 1878 ) dit " Pipe en bois ", étudiant et cabaliste parisien au milieu du XIXème siècle, dont Les mémoires ont été rééditées par les éditions Champ Vallon, précédés d'une biographie par Jean-Jacques Lefrère
Georges Cavalier devait ce surnom de pipe en bois aux traits de son visage, secs et asymétriques, tels ceux représentés sur certaines pipes en bois sculptées. (voir sa photographie sur la page http://www.terresdecrivains.com/La-chute-de-la-colonne-Vendome.html) Ce surnom lui aurait été attribué par Jules Vallès. Remarquons déjà que la pipe dont l'a affublé le modeleur de ce pot en guise de chapeau n'a rien à voir avec ces pipes en bois, il s'agit plutôt d'une pipe en terre…
Quant au visage du personnage, tout en rondeur, il ne semble pas vraiment ressemblant, à moins que celui-ci ne se soit fortement arrondi avec l'âge, mais Georges Cavalier mourut à 36 ans seulement, après une vie plutôt agitée…
Georges Cavalier s'illustra surtout en 1866 en menant, à grand renfort de sifflets naturellement, la cabale contre la pièce des frères Goncourt " Henriette Maréchal ".
Voilà qui explique la présence du sifflet comme attribut du personnage, ainsi que la citation latine figurant sur le pot proprement dit : " Castigat sifflendo cocodès ", citation inconnue sur internet à ce jour mais qui n'est autre qu'un pastiche de la devise de la comédie, souvent attribuée à Molière, " Castigat Ridendo Mores " : chatie les mœurs par le rire. (voir http://www.etudes-litteraires.com/forum/sujet-247-dissertation-castigat-ridendo-mores).
Ici ce n'est pas par le rire mais par les sifflet qu'a lieu le chatiment et ce ne sont pas les moeurs qui sont visés mais les "cocodès" dont le dictionnaire d'argot (http://www.languefrancaise.net/glossaire/detail.php?id=10745&PHPSESSID=7335249df972c330e1) nous apprend qu'il s'agit d'un jeune homme, d'un personnage élégant à la mode de 1855, ce qui nous ramène bien à la même époque.
Les mentions " Pièces de théâtre " et " Drames " sur les livres posés à terre (et que le personnage n'hésite pas à piétinner) viennent compléter l'explication de manière évidente, mais sans s'appuyer plus précisément sur l'une ou l'autre des œuvres malmenées par les étudiants en cabale.
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Le chiffre 343 est le numéro de forme de la pièce, qui permet de dater l’objet et de l’attribuer à la manufacture de Sarreguemines de façon certaine, puisque les catalogues ou tarifs des objets de fantaisies de la manufacture (conservés au musée ) stipulent pour ce numéro : 343 Pot à tabac pipe en bois, grès et permettent de dater celui-ci vers 1870.
(Merci à Laetitia Pitz Chargée de Communication des Musées de Sarreguemines http://www.sarreguemines-museum.com pour cette dernière information ainsi qu'à Laurent X.)
(Naturellement, toute information supplémentaire sur ce personnage, ce sifflet, ce pot etc. est la bienvenue. Par contre inutile de me demander la valeur de ce type d'objet, ce n'est pas mon rayon et cela ne m'intéresse pas...)
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