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Typologie des instruments à
vent
selon leur
mode de production des notes
Fiches d'illustration
: démontage d'un guide-chant (harmonium)
indien
|

Voici un guide chant
fabriqué en Inde qu'un ami m'a donné car il
était devenu poussif, quasi impossible à jouer tant il
perdait d'air.
Je me suis donc fait un plaisir de vous le démonter
en réalisant les photos (pour ne rien vous cacher je les ai
réalisées en réalité à l'envers au
remontage mais pour vous cela revient au même puisque je vous
les présente dans l'ordre d'un démontage...)
Voici l'instrument en question vu de face, avec son
clavier chromatique à trois octave et une note. On
aperçoit le soufflet bleu à l'arrière et qautre
boutons ressemblant à des tirettes de registre à
l'avant. Un petit autocollant indique la marque "Singh"
Retournons l'instrument ce qui nous permet de lire la
marque en entier sur l'autocollant placé à
l'arrière du soufflet : "Chatisingh Gurbax Sigh & Bros"
à Bombay en Inde. Juste en dessous de cet autocollant est
visée une petite plaque en bois à cinq trous ronds
permettant l'entrée de l'air dans e soufflet. Le
démontage de cette plaque permettra l'accès à la
soupape en cuir qui empêche l'air de ressortir du soufflet par
là lorsqu'on le presse.. De chaque côté de la
plaque arrière du soufflet, en haut, un petit crochet
metallique pivotant permet de maintenir le soufflet fermé lors
du transport ou du rangement.
Si l'on pivote ces deux crochets, le soufflet s'ouvre
(il était déjà ouvert sur la première
photo, de face).
Revenons de face et soulevons la planche d'Isorel
perforé (du même type que celui utilisé pour
faire les panneaux à ranger les outils dans les ateliers) qui
a été ici simplement peint en argenté et
orné de galons dorés. Sous ce panneau amovible
apparaissent les extrémités de touches qui font office
de soupape note par note. De petits ressorts métallique (type
corde à piano) permettent à ces soupapes de rester
femrées au repos et à l'avant des touches de revenir en
position haute lorsqu'on les relâche.
Avec un tournevis démontons la petite planchette
située juste sous les touches, ce qui nous permet de voir
apparaitre la face avant de la boite contenant les sommiers et les
deux charnières qui permettent à cette boîte de
s'ouvrir (mais si on ne commence pas par démonter la petite
planchette comme nous venons de le faire, cette ouverture n'a pas la
place de se faire.
Derrière l'arrière des touches de chaque
côté, nous voyons l'extrémité haute de
lames métalliques maintenant la boîte du sommier
fermée. il faut donc les pivoter vers l'extérieur
(comme sur la photo ci-dessus) pour pouvoir l'ouvrir.
Ceci fait le claviet et le dessus de la boîte
renfermant le sommier peut basculer ver l'avant
Regardons par l'arrière maintenant et nous
voyons l'intérieur de cette boîte avec les sommiers sur
la face interne supérieure que nous venons de basculer et
quatre clapets manoeuvrables par les tirettes que nous avions
repérées sur la première photo. Remarquons la
bande de cuir (clair sur la photo) positionnée sur le champ de
la partie inférieure de la boîte pour assurer
l'étanchéïté de celle-ci lorsqu'elle est
fermée.
Jetons d'abord un coup d'oeil sur les anches (anches
libres naturellement), en laiton, fixées par deux rivets
(clous ?) sur des plaques individuelles en bois (et non metalliques)
elles même vissées sur le sommier. Remarquons qu'il n'y
a qu'une rangée d'anches : le guide chant n'a donc qu'une
seule voie et les boutons sur la face avant ne peuvent donc
être des boutons de registre permettant de sélectionner
l'une ou l'autre ou combinaison de rangées d'anches.
De plus près on voit les coups de lime pour
l'accordage et le nom de chaque note frappé sur le support en
bas de l'anche
Observons maintenant les quatre clapets sur la face
interne inférieure de la boîte. Il s'agit de clapets
pivotants dont l'étanchéïté est
assurée par un petit morceau de cuir. Au dessus de chaque une
pièce de bois mobile en translation (avec une vis pouvant
coulisser dans la fente centrale de la pièce de bois) sont
actionnées via de petites tiges metalliques (vissées
dans le bois) par les boutons de platique noir que nous avons vu en
façade sur la première photo.
Lorsque la tirette est poussée, le clapet est
bloqué en position fermée
Lorsque la tirette est tirée, le clapet est
mobile et, pour trois des quatre, maintenu en position haute par une
petit ressort latéral. Le quatrième clapet n'a pas ce
ressort et est donc fermé au repos
Sur cette photo la tige metallique a été
dévissée (donc éviter de jouer à faire
tourner les boutons lorsque l'instrument n'est pas ouvert) et nous
voyons que la tige metallique traverse une petite pièce de
cuir permettant d'assurer une certaine
étanchéïté.
Le soufflet arrière communique avec la
boîte du sommier par un conduit réalisé dans une
pièce de bois parallépipédique collée
à l'arrière de la boite des sommiers et dont
l'étanchéïté avec le soufflet est
assurée par des bandes de cuir. Une toile bleu rectangulaire
positionnée avec un angle de 45° sert de filtre pour
éviter l'introduction de petites fibres ou autres qui
pourraient venir bloquer les anches.
Nous revoyons cette toile bleu filtre ici en bas
à droite, mais cette photo est destinée à
montrer les deux des quatre vis (les deux autres sont
symétriques) permettant de fixer la boîte du sommier
à la caisse de l'instrument. La vis de droite permet en outre
de bien plaquer le conduit d'arrivée d'ari contre
l'arrière de la caisse qui est également la plaque
avant du soufflet.
Si nous démontons ces quatre vis et que nous
avons dévisser les quatre tiges metalliques des pseudos
registres, nous pouvons sortir la boîte du sommier (et le
clavier qui la surmonte et qui en est solidaire) de la caisse de
l'instrument
Ceci nous permet de découvrir le second soufflet
de l'instrument, situé sous la boîte, communiquant avec
elle par les quatre trous dont nous avons détaillé le
mécanisme des clapets bloquables par les tirettes. C'est ce
second soufflet, non accessible au musicien qui permet à
l'instrument de continuer à produire du son lorsque le
musicien ouvre le soufflet arrière pour que ce soufflet
reprenne de l'air : à ce moment là, le soufflet
interne, se referme sous l'action des deux gros ressorts que nous
verrons ci-après et continue à alimenter les
anches.
Détail des plis du soufflet : le soufflet est en
carton et les plis des angles en cuir
La plaque inférieure est une planchette de
récupération
Nous voyons ici le conduit qui amène l'air du
soufflet arrière (celui actionné par le musicien) dans
la boîte du sommier et ses bandes de cuir pour
l'étanchéïté. Profitons-en pour voir le
principe des deux lames que nous avons basculé tout en
début de démontage afin de pouvoir ouvrir la
boîte et basculer le clavier. (ici une ouverte et une
fermée)
Revonyons la boîte ouverte, sortie cette fois de
la caisse de l'instrument.

Alors finalement à quoi servent les quatre pseudo registres ?
Ils permettent simplement de limiter plus ou moins les
échanges d'air entre le soufflet inférieur et la
boîte sommier. S'ils sont tous poussés, les quatres
clapets sont fermés et le soufflet inférieur ne sert
plus : la continuité du son n'est plus assurée et les
anches répondent directement à la pression du soufflet
arrière. Si clapet sans ressort (bouton de droite si
l'instrument est vu de face, ici clapet de gauche puisque la
boîte est vue par l'arrière) est seul ouvert, le
soufflet inférieur peut se vider en soulevant ce clapet par
l'effet du souffle mais non se remplir puisque le clapet retombe sous
l'effet de son poids : la situation est donc identique mais cela
permet de laisser le soufflet inférieur se vider. Dès
que l'un des trois clapets à ressort est ouvert, le soufflet
inférieur entre en jeu, théoriquement de manière
plus ou moins marquée selon le nombre de clapets ouverts (en
pratique cela n'a rien d'évident...)
Jetons maintenant un oeil à la caisse de
l'instrument, dans laquelle il ne reste plus que les ressorts
permettant de remonter la planchette inférieure du soufflet
interne pour refermer celui-ci au repos. Nous apercevons aussi sur
les côtés les quatre clous qui supportent la boîte
du sommier (surtout pour la mise en place de celle-ci puisque les
quatre vis la maintenne ensuite plus efficacement. Et, enfin nous
voyons l'ouverture allongée conduisant l'air du soufflet vers
la boîte du sommier.
L'examen des deux soufflets de cet instrument et
des différents cuirs assurant
l'étanchéïté ne montre aucune
présence de fuite notable qui expliquerait le caractère
très poussif évoqué en introduction. C'est tout
simplement car le problème n'était pas à
rechercher ici et il n'était absolument pas nécessaire
de tout démonter !
Revenons à la vue arrière de la caisse et
dévissons la petite plaque de la soupape déjà
décrite au début :
Ici aussi nous constatons que
l'étanchéïté est assurée par des
bandes de cuir disposées tout autour.
Mais , nous voyons surtout sur la partie
démontée (posée ici à côté
de son emplacement) que la pièce trapézoïdale en
cuir servant de clapet a perdu de sa souplesse et s'est
déformée. Elle ne vient donc plus se plaquer sur les
cinq trous circulaires et l'air ressort en partie du soufflet par
où il est entré. Il suffira donc de remplacer ce petit
bout de cuir par un morceau similaire (je l'ai fait avec une petite
pièce découpée dans un vieux pantalon en cuir)
pour rétablir l'instrument en état de jeu.
Le clavier :
Le principe du clavier est très simple : chaque
touche est constituée d'un tige de bois de section
essentiellement rectangulaire, dont la partie avant, couverte d'une
plaque blanche et ou de l'excroissance noire des notes
altérées, se prolonge à l'arrière et sert
de clapet. Contrairement à d'autres claviers d'instruments
à anches libres, ces touches ne sont pas traversées par
un axe mais elle basculent simplement de part la forme bombée
de leur face inférieure (comme une balançoire
"tape-cul") et deux petites tiges metalliques permettent de la guider
pour éviter qu'elle ne bouge latéralement.
Vue avec la touche démontée après
avoir dévissé la barre couvre clavier et
déplacé le petit ressort de rappel : on peut voir
l'ouverture rectangulaire dans le sommier communiquant avec l'anche
correspondante, la pièce de cuir sous la partie arrière
de la touche, les deux tiges plantées dans le sommier et
guiant la touce, cette arrière glissée dans une fente
de la touche et celle avant dans une fente sur la partie
supérieure de la touche mais reduite à un trou sur la
face inférieure de la touche. On voit sur la touche de
demi-ton à côté la forme de la partie
inférieure de la touche permettant le mouvement de bascule. Un
barre courrant sous tout le claver, à mi longueur de la partie
visible des touches, permet d'amortir leur enfoncement et
d'éviter les bruits de clavier.

La faible qualité du bois employé pour la confection
des touches entraîne des frottements et blocages de certaines
touches en position enfoncée. Il faut donc en poncer les faces
latérales pour rétablir un fonctionnement correct.
Le schéma simplifié ci-dessous
résume le fonctionnement de cet instrument, les parties en
jaune clair représentant toutes les parties sous-pression dont
l'étanchéïté doit être
assurée.
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