Moteur de recherche :


LILLE (Nord) : Musée des Beaux-Arts (Salon de 1834, acquis en 1834, Inv. P.435)

Tableau (huile sur toile) de Philippe Jeanron (Boulogne-sur-mer1808 - Comborn 1877)

Vers 1834 : "Paysans limousins écoutant un joueur de musette au bord du grand étang d'Aigue-Perse" : Quatre hommes sont représenté au permier plan (plutôt sur la partie droite) du tableau. Celui de droite est dos (il tourne le dos également à deux gros pieux), on ne distingue que sont grand manteau blanc descendant jusqu'à terre et son chapeau noir à larges bords. Le suivant est le joueur de cornemuse. Il est représenté de trois quart gauche, fixe le spectateur du regard, bien campé sur ses deux pieds, jambes légèrement fléchies. Il souffle dans sa cornemuse dont il tient la poche rouge bien gonflée sous son bras gauche.. Il porte un petit sac rectangulaire orné d'une fleur blanche, en banoulière sous son avant-bras droit. Il est vêtu d'un manteau quasiment noir descendant sous les genoux mais pas jusqu'à terre, d'un veste brune que l'on voit sous le sac de la cornemuse, d'une chemise blanche dont ont voit le col et le bout des manches, de chaussures brunes comme le sol de même que les guêtres qui les prolongent et des chausses qui surmontent le tout. Il est coiffé d'un chapeau gris à bords encore plus large que le premier personnage et dont l'inclinaison renforce le charisme du personnage. Le troisième personnage est assis légèrement en arrière du joueur de cornemuse, son manteau beige touchant le sol, les mains sur les jambes croisées, chaussé de gros sabots de bois clair surmonté de guêtres boutonnées en toile gris-bleu, sous des chausses vertes. Le col de sa chemise blanche est assez largement ouvert. Son chapeau noir est assez similaire à celui du personnage de dos et on y discerne le même ruban (?) gris formant une boucle sur le côté droit du personnage (à gauche pour le spectateur. Des rubans orangés pendent également sur le côté droit du chapeau du cornemuseux). Le quatrième paysan est le plus jeune. Il est assis à terre, jambes repliées parallèlement sur sa droite, coude gauche appuyé sur le support sur lequel est assis le troisième personnage. De sa main droite il tient un bâton qui vient prolonger l'axe de son bras tendu à 45° vers le sol. Il est coiffé d'un simple bonnet blanc qui vient retomber derrière son oreille droite, vêtu d'une veste rouille, sur laquelle un gilet en peau de mouton est porté sur la gauche uniquent ses chausses sont brunes et plutôt que des guêtres, il semble porter de hautes chaussettes grises. Il a quitté l'une se des chaussures au moins, que l'on peut voir posée à terre derrière le bâton. A l'arrière de ces personnage est figurée une étendue d'eau (étang), dans laquelle semble avancer une petite presqu'île sur la gauche, avec son arbre boule, puis la rive opposée, des lignes parallèles suggérant une alternance de pairies puis forêts et, à l'arrière, une montagne dressant son unique sommet arrondi vers le ciel. Sur la droite du tableau, en second plan, deux chaumières, l'une à toit gris, l'autre à toit brun, deux vaches (?), l'une blanche et l'autre brune) et de grands arbres.

Deux bourdons d'épaule (type Bloemaert, c'est à dire de longueurs inégales, tous deux moulurés, le plus long s'évasant en pavillon, tandis que le plus court s'achève curieusement par une partie plus fine que la première moitiée, en quenouille), en bois noir avec des parties blanches. La position des mains évoque la présence de deux tuyaux mélodiques, l'un plus long que l'autre et doté d'un pavillon blanc. Le pavillon du tuyau le plus court, blanc également, se devine sous la main droite du musicien. Au dessus des deux mains cependant, ce ne sont pas deux mais trois tuyaux qui semblent représentés, le plus long au centre, celui plus court décrit ci-dessus sur le côté droit du musicien et un troisième sur son côté gauche mais dont on ne voit pas l'extrémité, à moins qu'il ne s'agisse du rectangle foncé légèrement à droite de l'ongle du petit doigt de la main gauche...Mais il pourrait bien s'agir également d'une mauvaise représentation de la position des mains sur un instrument de type cabrette (proportion des deux tuyaux, pavillon du plus court beaucoup plus petit) et ce d'autant plus que la partie haute de la souche, tournée, fait penser à la moitié d'un boîtier à boules (une boule supérieure sous une petite souche tournée liée au sac, une partie cylindrique et une boule inférieure), tandis que la partie basse de cette souche (ou haute des deux tuyaux) est dissimulée sous une curieuse pièce blanche qui pourrait être également une frange textile blanche, d'autant qu'elle rappelle la fleur blanche décorant le sac en bandoulière du personnage. Petit porte-vent en bouche, dont la partie terminale blanche semble assez fine, pincée entre les lèvres du musicien.

"Les paysans dans la peinture au XIXème siècle" ed. Skira (photo.)

Cité par L. Bonnaud op. cit. 3
R. et C.B. Bretell, "Les peintres et le paysan au XIXème siècle" ed. Skira (photo. N.B.)
"Souffler c'est jouer - chabrettaires et cornemuses à miroirs en Limousin", cat expo Paris ATP et St-Yrieix-la-Perche 1999 (photo.)

P. Delaval et E. Montbel

Pour des questions d'autorisation de reproduction, faute de pouvoir vous mettre les photos du tableau original pour l'instant, voici celle de la gravure de celui-ci parue dans Le Charivari du 20 avril 1834, c'est à dire l'année de création et d'exposition de cette oeuvre. Elle présente des différences par rapport au tableau original : par exemple le bâton du personnage de gauche n'est plus dans sa main, il est plus court et moins long. La chaussure derrière le bâton n'a pas été représentée non plus.. La souche des tuyaux mélodiques semble coudée alors qu'elle ne l'est pas sur le tableau. Le décor est un peu simplifié (un seul arbre à gauche, une seule maison à droite, montagne plus massive). Par contre certains détails discrets sur le tableau sont bien représentés tout de même sur la gravure, notamment les rubans des chapeaux.

 

 

Gravure coll privée.

Retour Lille
Circuit photos, fiche précédente, fiche suivante