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Typologie des instruments à
vent
selon leur
mode de production des notes
Fiches d'illustration
: Orgue
|
Il y aurait tant à dire sur cet instrument, voici
déjà quelques photos...
Rouen Eglise St-Maclou : exemple d'orgue monumental d'église,
construit en tribune en fond de nef, au dessus de portail principal,
avec grand buffet (en haut) et petit buffet en bas, derrière
lequel sont en général placés les claviers. Les
tuyaux visibles ne représentent qu'une petite partie des
tuyaux de l'instrument. Pour des raisons esthétiques,
certaines rangées présentent des ensembles de tuyaux de
même longueur. Dans ce cas, des ouvertures à
l'arrière des tuyaux réduisent les longueurs effectives
et permettent d'obtenir différentes notes ; mais parfois, les
tuyaux de façade ne sont pas tous fonctionnels.
Arrivée d'un tuyau d'orgue monumental à la
Cathédrale de Strasbourg (merci à C. Toussaint pour
m'avoir laissé scanner ce document, cliquez sur la photo pour
l'agrandir)
Mais tous les orgues d'église ne sont pas
aussi monumentaux, comme en témoignent ces photos d'un petit
orgue de choeur, à peine plus encombrant qu'un harmonium, vu
dans une église de St-Hubert (Belgique)
Les tuyaux les plus graves sont disposés sur le
côté de l'instrument et ceux des autres registres
doivent se cacher derrière les panneaux fermés au
devant du meuble...
Vue du côté du clavier, remarquer les tuyaux du registre
grave qui reviennent à l'arrière jusqu'au bord du
clavier... On distingue trois tirettes au dessus du clavier
(fermé mais très probablement un clavier simple) qui
doivent correspondre à trois registres donc trois
séries de tuyaux.
Façade d'orgue Cavaillé-Coll reproduite dans l'ouvrage
"Le polycorde" de 1869* sur
les instruments de musique reproduit intégralement sur le
présent site. Il s'agit d'un orgue de salon et plus
particulièrement celui de Pauline Viardot
(voir
détails)
Ci-dessous, rerpoduit dans le même ouvrage*, le
clavier de l'église Saint-Sulpice à Paris . On voit
bien les cinq claviers, le pédalier et de part et d'autre des
claviers, les multiples tirettes de registres.
* ces deux gravures, reproduites en
1869 dans Le Polycordes sont reprises de publications
antérieures
Il existe naturellement des orgues bien plus petits :
orgues portatifs et orgues positifs mais leur usage est, de nos
jours, quasiment limité aux ensembles de musique ancienne.
Les différents
tuyaux
Les tuyaux de l'orgue sont, selon les jeux, des tuyaux
à sifflet en alliage d'étain et plomb ou en bois de
section carrée. Ils peuvent être ouvert à leur
extrémité, totalement fermés ou partiellement
fermés. Ils peuvent être également dotés
d'anches simples battantes en laiton ou d'anches libres.
Tuyaux à sifflets
Ces tuyaux fonctionnent selon le même principe
que nos flûtes à bec : un conduit amène l'air par
une fine fente à la base d'une lumière (ouverture dans
le tube) et l'air est dirigé vers un biseau situé de
l'autre côté de cette ouverture. Le flux d'air est
divisé par le biseau, non pas de manière
régulière mais selon une alternance
régulière liée à une alternance des
pressions et dépression à l'intérieur du tube.
La fréquence de ces alternances donne la hauteur de la note
produite.
Deux tuyaux à sifflet de même longueur
provenant d'un même orgue mais de deux jeux différents :
celui du haut est en alliage plomb-étain (relativement mou) et
celui du bas en métal galvanisé.
En haut : longeur totale 71 cm, longueur de la
lumière à l'extrémité : 45,5cm,
diamètre 8cm environ, largeur de la fenêtre 4,6 cm.
En bas : long totale 68cm, de la lumière au bout
45,6cm, de la lumière au début de la fente d'accord :
38 cm environ. Diamètre 5cm environ
L'extrémité de celui du haut est
partiellement bouché (trou de 2,8mm), celui du bas est
ouvert
L'ouverture réalisée à l'arrière de celui
du bas permet l'accord de celui-ci sans modification de la longueur
apparente du tuyau. Cette technique permet, par exemple, de disposer
de tuyaux de façade de longueurs adaptées à la
l'esthétique du buffet mais ne correspondant pas
nécessairement aux contraintes de l'accord. C'est ainsi que
certains orgues ont été construits avec des tuayux de
façade de longueurs identiques mais donnant tout de même
une gamme.
L'accord est affiné en jouant sur l'ouverture
des oreilles latérales de la bouche du tuyau.
Les petit crans à l'extrémité du canal
d'insufflation d'air, juste en dessous de la lèvre
inférieure, permettent une meilleure stabilité du
son.
Vue du tuyau supérieur, bouchon terminal enlevé : on
voit que l'étanchéîté de celui est
assurée au moyen de papier (l'extrait de journal parle de
sous-marins coulés ce qui donne une idée de la
période de sa facture ou de sa dernière
révision...)
Vue du tuyau et de son bouchon : constatons que le trou du bouchon se
prolonge par un petit tuyau intérieur.
Indication de tonalité et de jeu figurant sur ce tuyau : Ds =
ré dièse (Dis en allemand, G pourrait signifier
Gedackt, c'est à dire "fermé"). Un passage à
l'accordeur de ce tuyau donne effectivement entre ré et mi
selon l'enfoncement du bouchon et en laissant le trou de celui-ci
ouvert. Notons que l'on obtient un do avec le tuyau ouvert (do juste
en réglant l'ouverture des oreilles) et un do dièse
environ, une octave plus bas, avec le bouchon et en fermant le trou
de celui-ci.
La mention "Flöt.a." signifie naturellement que ce tuyau fait
partie d'un registre de flûtes.
Le tuyau en métal galvanisé, sonne,
également en ré dièse
Un tuyau à sifflet de forme différente pour une
sonorité différente (registre gemshorn ?)
Deux tuyaux à sifflets bouchés (bourdons ?)
Différents petits tuyaux à sifflets de jeu
différents. Remarquer que les petits tuyaux n'ont plus
d'oreilles d'accord sur les côtés de la fenêtre.
J'ai aligné toutes les lumières sur cette photo ; on
voit ainsi que les pieds des tuyaux sont tous approximativement de la
même longueur mais que la longueur muiscalement utile (à
gauche de la fenêtre) peut être très courte : 1,5
cm pour celui du bas. Les tuyaux sont classés de bas en haut
du plus grave au plus aigü
Remarquer également la fente d'accord du second
en partant du haut, sur l'avant et non plus dissimulée
à l'arrière : il ne s'agit pas d'un tuyau de
façade et il n'est donc pas utile de dissimuler cette fente.
Remarquer également la forme légèrement
resserée à l'extrémité du
troisième et du dernier tuyau.
Ci-dessous un tuyau à
sifflet en bois : ce type de tuyau n'est pas souvent visible en
façade mais il est presque toujours présent au sein des
jeux d'orgues.
Mention de la note du tuyau : Si3
On remarquera le dispositif d'accordage de ce tuyau :
une planchette percée d'un trou coulisse au dessus d'une fente
allongée et permet ainsi de modifier la longueur utile du
tuyau (cette expression est naturellement une simplification car la
longueur de tuyau située après le trou n'est tout de
même pas sans effet sur la hauteur.)
Vue en bout permettant de voir la forme en queue
d'arronde permettant le maintient en place de la planchette
coulissante
Si certains tuyaux d'orgue sont en bois, de forme similaire à
celui-ci, ce dernier est en réalité un diapason, dont
le piston réglable permet d'obtenir plusieurs notes. La tige
du piston n'est pas d'origine, celle-ci devait porter des graduations
correspondant aux différentes notes.
Voir plus de détail sur ce
diapason à usage scolaire. Les tuyaux d'orgue de forme
similaire s'accordent en réglant, de même, l'enfoncement
du bouchon.
Un autre exemple qui n'est pas un tuyau d'orgue mais un
coucou d'orchestre
Tuyaux à anches
Divers types de tuyaux à anches : trompettes à gauche
(résonateurs coniques), voix humaines au centre
(résonateurs bouchés à leur
extrémité mais avec une petite bouche latérale
comme si le disque au sommet s'était en partie
décollé), puis tuyaux à anches libres sur base
en bois et enfin ?? (tuyaux des collections du Centre européen
de l'orgue de Marmoutier, présentés lors de
l'exposition 2010 Autour des anches simples du CFMI de
l'université de Lille 3)
Tuyaux à anches
battantes
Ces tuyaux fonctionnent sur le principe des
clarinettes, klaxons à poires, pouic-pouic des girafes en
caoutchouc pour bébés etc... : par son
élasticité, une lame vient vibrer en bouchant et
débouchant alternativement une ouverture ménagée
près de l'extrémité bouchée d'un tube.
Cette ouverture est entièrement couverte par l'anche
(contrairement aux anches libres que nous verrons
ci-après)
Tuyau à anche (registre hautbois
probablement) : longueur totale : 29,4 cm mais cette longueur est
"factice" car, comme nous allons le voir, le son est produit par une
simple petite anche en laiton d'à peine plus d'un cm de long
et amplifiée par le petit pavillon sur la droite
Tuyau précédent démonté : on voit l'anche
battante en laiton, montée sur un tube également en
laiton et calée dans son logement par un petit coin de bois
dur. La tige en laiton repliée (la rasette) et s'achevant en T
permet l'accord de l'anche en réglant la longueur vibrante de
celle-ci. Cette tige traversant le corps du tuyau (voir photo du
haut), permet d'accorder le tuyau en jeu, sans le demonter.
Un autre tuyau à anche (il manque la tige d'accordage),
remarquer que l'anche est plus longue ici (plus grave) et le pavillon
est dimensionné en conséquence
Tuyaux à anches libres
A ne pas confondre avec les précédentes,
ces anches sont du même type que celles des harmonicas,
accordéons et harmonium. Il s'agit d'une lamelle fixée
à sa base et vibrant à
l'intérieur d'une ouverture ménagée
à l'extrémité (fermée) d'un tube (et non
plus contre le tube comme pour les anches battantes). Cette ouverture
est à peine plus grande que l'anche comme on peut le voir sur
les deux photos ci-dessous.
Comme pour les anches battantes, une rasette en fil métallique
permet d'accorder l'anche sans démonter le tuyau, simplement
en déplaçant celle-ci sur l'anche ce qui en modifie la
longueur vibrante.
Les deux anches photographiées ci-dessus sont celles des deux
tuyaux à base en bois de la photo de présentation de
différents tuyaux à anches ci-dessus. (coll. Centre
Européen de l'orgue de Marmoutier)
Publicité pour les orgues d'Alexandre parue dans L'"Almanach
prophétique pour 1897 publié par le neveu de
Nostradamus"
Petit bonus : De petits tuyaux d'orgues et leurs soufflets
individuels cachés là où l'on aurait
guère l'idée d'aller les dénicher :
Il s'agit de la photo de l'arrière d'une pendule à
coucou et vous pouvez voir, en rouge de chaque côté,
deux petits tuyaux de type tuyaux à sifflet de section
carrée, alimenté chacun par un soufflet placé
juste au dessus (en clair), les soufflets étant
actionnés par les tringles qui viennent s'accrocher à
leur partie supérieure et qui sont mus par le mécanisme
d'horlogerie.
Vu de côté, on reconnait bien le biseau de
la bouche de l'un des tuyaux
On remarque que celui-ci est bien en bois et non en carton rouge.
Nous pouvons donc supposer que les cartons rouges de la photo
précédente ne sont que des gaines fermées autour
des ces tuyaux
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