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  Typologie des instruments à vent

selon leur mode de production des notes

Fiches d'illustration : fonctionnement d'un piston Stoelzel

Les pistons Stoelzel (ou Stölzel, du nom de leur inventeur, Heinrich Stölzel vers 1814) sont un système ancien qui n'est plus utilisé aujourd'hui, détaillons leur fonctionnement sur ce cornet ancien. Il manque deux pompes à ce vieux cornet (Lapret à Besançon, voir la marque en bas de page, avec une ancre entourée des lettres G et A qui indiquent une facture Gautrot Ainé) qui a bien vécu, mais, pour une meilleure compréhension, je les ai reconstituées sur la photo en dupliquant celle restante avec mon logiciel de traitement de photos. Il manque également les boutons des pistons, mais cela n'est pas très gênant.


On remarque immédiatement que des tuyaux partent de la base des pistons, ce qui n'est jamais le cas avec des pistons Périnet habituels.

Voyons l'instrument par l'autre côté, cette fois-ci je n'ai pas reconstitué les parties manquantes.


L'instrument est doté d'une branche d'embouchure à un enroulement, marquée "Sol". Ces instruments disposent souvent de plusieurs branches plus ou moins longues permettant de transposer, les plus courtes sont droites, les plus longues présentent un enroulement comme ici. La poto ci-dessus montre l'instrument avec cette branche démontée, ainsi que la pompe d'accord général (en bas à gauche) et la pompe d'accord du ton. :

Démontons un piston : nous remarquons que le ressort est à l'intérieur de celui-ci. Lorsque le piston est en position, sa partie inférieure vient en butée contre l'axe de la vis traversant le corps de la chambre et que l'on peut voir démontée ici. (on peut voir celle du piston de gauche en place)

La photo ci-dessous montre cette vis remise en place

A l'autre extrémité, nous voyons que le trou inférieur qui, non seulement traverse le piston, mais communique également avec l'extrémité inférieure du piston (ce que la photo ne peut montrer). Le trou au dessus, communique avec un trou de l'autre côté mais situé au dessus.

Voyons tout d'abord le circuit complet de l'air dans l'instrument, lorsque les pistons sont tous au repos :

L'air est insufflé en 1, fait le tour de la branche d'embouchure (2 et 3), parcours un enroulement (4,5) avant de revenir vers le piston n°2 (les pistons sont numérotés à partir du plus proche de la bouche de l'instrumentiste) (7). Il descend dans le piston 2 (8), puis remonte par la base du piston 3 (9), passe par un raccord horizontal en grande partie caché sur la photo pour entrer dans le piston 1 (10) et ressort par la base du piston 1 (11) pour remonter vers le pavillon (12 et 13). Pour tous les pisons au repos, les circuit de l'air est similaire : passage d'un tuyau à mi hauteur du piston vers la base de celui-ci (ou l'inverse pour le piston 3). Les croix violettes représentent les tuyaux dans lequel l'air ne circule pas lorsque les pistons sont au repos. Remarquons que, contrairement aux pistons Périnet, l'air ne circule pas dans l'ordre des pistons ou l'ordre inverse mais entre d'abord dans le piston central (n°2).

Pour comprendre le fonctionnement, j'ai superposé, toujours sur la même photo, l'image du piston en position de repos. On voit ainsi que l'air entre par l'un des deux trous latéraux alignés que nous avons vus sur une photo ci-dessus et descend dans le corps du piston. Les trois autres orifices du piston sont bouchés par les parois de la chambre.

Appuyons sur le piston (il s'agit toujours d'une surimpression de deux images). Nous voyons maintenant que c'est l'orifice latéral supérieur qui est venu en face du tuyau d'arrivée de l'air. Comme nous l'avons vu, il communique avec un orifice situé de l'autre côté du piston mais plus haut. L'air passe donc dans le tuyau de rallonge de 1/2 ton, revient vers le piston par l'un des deux orifices alignés du bas de celui-ci (celui d'en face est maintenant obstrué par la paroi de la chambre) et l'air redescend par le corps du piston. Le chemin de l'air s'est allongé de manière à ce que la note baisse d'un demi ton.

Remarquons à nouveau que les trois pistons présentent une disposition similaire de leur tuyaux : tuyaux d'entrée ou sortie à mi-hauteur et tuyaux rallonges avec entrée et sortie sur la face opposée et de part et d'autre en hauteur. Contrairement aux pistons Périnet, les trois pistons ont donc ici la même forme. Les canaux sont percés selon un plan unique et à la même hauteur pour tous les pistons. Celui du ton et demi est simplement monté dans l'autre sens.

Ceci n'empêche que chaque piston est précisément ajusté à sa chambre et que les pistons sont numérotés afin d'éviter les échanges lors des démontages, ce que l'on peut voir sur la photo ci-dessous : pistons numérotés et chambres également.

Ce système a été abandonné, il présentait pourtant des avantages : pistons identiques (un seul modèle à fabriquer), deux canaux à y percer au lieu de trois pour les pistons Périnet (mais la base du piston est également creuse sur le piston Stoelzel ce qui équivaut à un troisième canal), de formes plus simples que ceux des pistons Périnet, puisque sur un plan unique et celui du dessous étant simplement droit. Il comporte par contre des inconvénients : les trois pistons ne sont pas alignés (le 2 est décalé afin de permettre l'arrivée du tuyau venant de l'embouchure) et l'air fait un angle droit assez brusque lorsque le piston est au repos, ce qui, acoustiquement, n'est jamais souhaitable.


Vue de dessus, le décalage des pistons


Marque GA avec ancre de marine : signature de la firme Gautrot Ainé, et mention Lapret à Besançon (revendeur ?)

 

Sur ce type de piston, voir également la page (en anglais) http://www.usd.edu/smm/UtleyPages/Utleyfaq/brassfaqStoelzel.html


Fonctionnement des pistons Périnet, Fonctionnement des pistons viennois ou belges
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