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Typologie des instruments à
vent
selon leur
mode de production des notes
Fiches d'illustration
: en démontant un petit accordéon
chromatique
|
Petit reportage photo à
l'intérieur d'un petit accordéon chromatique
(bis)
Comme le petit accordéon vert "made in Germany"
de la page précédente,
celui ci-dessous, marqué "Troubadour" sur la face avant (c'est
la seule marque qui y figure) n'est pas un diatonique trois rangs
huit basses mais bien un accordéon chromatique (unisonore)
à boutons... Sa conception étant très proche de
l'accordéon vert précédent, je ne
répéterai pas toutes les explications similaires mais
je me réfèrerai à ce premier instrument pour
mettre en évidence les petites différences de facture
(les liens vers l'accordéon vert vous renverrons alors
à la partie similaire de la page pour ce dernier).
Prélude à
l'ouverture :

La marque est bien Troubadour mais un bout du T est manquant
Enlevons tout d'abord le capot
situé au dessus des touches et la plaque de clavier

Le clavier est relativement classique, toutes les touches pivotent
autour d'un même axe et on retrouve les mêmes
irrégularités dans la suite logique des soupapes avec
l'échange des soupapes 5-6, 11-12 et 17-18. Profitons-en pour
remarquer que ce chromatique n'a que 21 notes alors que le
précédent (vert) en
avait 25.
Vous pouvez accéder à l'image ci-dessous en grande
définition en cliquant dessus

Notons la présence, au dessus de la touche 11, d'une vis peu
discrète traversant le bois sous le clavier...
Vue de détail des boutons : en bois
couronnés d'une petite capsule de plastique seule visible
lorsque la plaque couvre clavier est en place. Notons que
l'imprecision de la découpe de cette plaque et de son
positionnement génère souvent des fuites dues au
frottement des touches sur celle-ci et, par voie de
conséquence, une mauvaise fermeture des soupapes. Comme le
précédent, cet accordéon est tout de même
doté d'une feutrine (rouge ici) évitant le bruit des
touches contre le bois du fond de clavier.
Détail des petits ressorts de rappel des
touches, enroulés autour de l'axe et dont l'une des
extrémité vient se loger sous une encoche des tiges
côté boutons, afin de relever ceux-ci au repos. La vis
au premier plan fixe l'ensemble du systyme de clavier sur la
structure en bois de l'accordéon. Le clavier peut donc
être démonté d'une seule pièce comme nous
le ferons tout à l'heure avec celui des basses et accords. Ce
principe permet très certainement d'optimiser le temps de
fabrication industrielle de cet instrument
Jetons maintenant un oeil aux
sommiers
Je vous ai reporté les numéros des
touches afin de visualiser les échanges des notes 5 5-6, 11-12
et 17-18 (si vous vouliez, par exemle, transformer un
accordéon de ce type en diatonique trois rangs ce qui ne
serait possible qu'en changeant les plaquettes d'anches car celles-ci
sont unisonores c'est à dire que les notes données par
les deux anches fixées sur et sous une même plaque sont
identiques alors que ce n'est pas le cas pour un diatonique
(bisonore) ...)
Comme pour l'accordéon vert
précédent, ces sommiers sont des plus simples
directement sous la table. Chaque soupape ne commande qu'une anche,
il n'y a donc qu'une voix à la main droite. Remarquons
également que les anches sont justes fixées par la cire
(ni clou ni vis) et que même les "cuirs" des anches les plus
graves n'ont pas de ressort de rappel et que ceux-ci ne sont
d'ailleurs pas des cuirs mais des feutrines. Cet accordéon est
d'une facture encore un peu moins élaborée que le
précédent...
Les basses et
accords
Comme le
précédent la rangée externe donne 4 accords
et la rangée interne 4 basses. Les huit boutons sont
unisonores : même basse ou accord en tirant ou en poussant

Notons les deux vis qui dépassent de la table de chaque
côté de la rangée inférieure de soupapes
!
Comme le
précédent le mécanisme est toujours
très simple: chaque bouton commande une soupape et des
ressorts de rappel type boudin viennent refermer les soupapes
Comme le clavier mélodique, le clavier des
basses et accords peut être démonté d'une
pièce en dévissant les trois petites vis situées
sur l'avant de la grande plaque métallique (la présence
de vis à l'arrière est inutile car l'action des ressort
plaque l'arrière contre le bois mais tend, par contre,
à lever l'avant de la plaque).

Contrairement aux boutons du clavier mélodique, les boutons
des basses et accords sont entièrement en plastique.
Le même mécanisme vu de dessous :
En regardant les sommiers nous
constatons une fois encore
l'analogie avec l'accordéon
précédent, mais si celui du haut (accords) comporte
comme sur celui-ci 6 plaquettes d'anches de chaque côté
soit 12 plaquettes d'anches donnant 4 accords de trois notes, celui
du bas (basses) ne comporte plus que 4 plaquettes d'anches et rien de
l'autre côté (voir seconde photo). Les basses sont donc
à une voix seulement. Encore une fois, cet accordéon
est un peu moins élaboré que le
précédent.
Comme le précédent, par contre, le
sommier des basses (en bas sur les différentes photos) n'est
pas démontable, mais celui des accords l'est grâce aux
deux vis (dont nous avons vu l'autre extrémité
dépasser de la table sur une photo précédente),
ce qui va nous permettre de revoir ce que nous avons
déjà vu sur l'accordéon précédent
:
Chaque soupape contrôle un gros trous dans la
table (en haut sur la photo, le trou tout en haut à gauche
étant, naturellement celui de la soupape d'air), qui
correspond à un trou dans le sommier (sur le photo le sommier
a été retourné), chaque trou du sommier
alimentant trois plaques d'anches, deux d'un côté et une
de l'autre, en alternance.
La soupape d'air
C'est elle qui permet d'ouvrir ou de fermer le soufflet
sans faire transiter l'air par les anches.
C'est ici un classique système de levier, non
pas en bois, mais tout métal, vissé sur la table et
doté d'un petit ressort de rappel dont
l'extrémité pointe vers le haut au milieu. On
remarquera au passage le manque de finition de la partie
arrière de la caisse au niveau du passage des touches de
basses et accords, à moins que cela ne résulte d'un
bricolage ultérieur.
Après avoir rédigé la page ci-dessus, j'ai
rencontré un second accordéon de même marque,
très similaire y compris dans la couleur mais
présentant quelques petites différences que je vous
laisse trouver ci-dessous ce qui vous rappellera les jeux de "7
différences" de votre enfance....
et comme vous avez pu le voir sur la photo ci-dessus,
ce second instrument nous permet de savoir que les deux sont, comme
le vert de la page déjà citée, également
originaire d'Allemagne...
Suite : Démontage d'un
accordéon diatonique ou
Démontage d'un
harmonium
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