Typologie des
instruments à vent
selon leur
mode de production des notes
Fiches d'illustration
: Les conscrits d'Ebersheim
|
Une intéressante série de photos de
conscrits du même village d'Ebersheim (Bas-Rhin, à 6 km
au nord-est de Sélestat) entre 1926 et 1962 témoignant
de l'évolution de l'accompagnement musical de ce rite.
(je suis naturellement intéressé par le scan
de toute autre année... et de toute autre photo de conscrits
avec instrument de musique et par toute précision sur ces
photos...)
Vous pouvez ouvrir les photos en haute
définition (300dpi) en cliquant sur celles
ci-dessous mais attention au temps de chargement (jusqu'à 3Mo
pour les premières). Ouverture dans une nouvelle fenêtre
de votre navigateur.
1926 (la date est inscrite sur l'étendard en haut
à gauche, en partie masquée par les branchages).
Accompagnement par, de gauche à droite,
un saxhorn basse, deux saxhorn
baryton, une trompette (?), une
clarinette, un
cornet à piston, une grosse caisse et sa
cymbale.
cliché anonyme

1930 et toujours un accompagnement de cuivres (sans clarinette cette
fois-ci) et d'une grosse caisse :
saxhorn basse, deux barytons,
une trompette à valves
rotatives, un bugle
(absent en 1926) et un cornet à pistons.
On remarquera que, bien que nous soyons en Alsace, comme sur la photo
de 1926, quasiment tous les instruments sont à
pistons Périnet et non à
valves rotatives (seule la trompette faisant ici exception). Seul le
joueur de baryton de droite semble être le même que
quatre ans auparavant.
cliché A. Lemblé à Sélestat

1932 : Changement radical d'orientation musicale et recours au duo
Blac Bottomm (sic !) composé d'une batterie (caisse claire,
grosse caisse et une cymbale) et d'un
accordéon diatonique
à deux rangées et 12 basses. Sous cette forme
prisée à l'époque pour les bals, les musiciens
ne sont pas mobiles et ne peuvent pas défiler, gageons que le
percussioniste s'était adapté pour faire la
tournée dans les rues du village. A remarquer, la photo d'un
des conscrits, probablement absent à l'instant de la photo de
groupe et recollée sur celle-ci.
cliché A. Lemblé à Sélestat

1939 : dernière classe avant guerre. Formation musicale
relativement semblable à la précédente mais
l'accordéon (Paolo Soprani) que l'on peut
supposer toujours diatonique, est à trois rangées et
à basses chromatiques. Si la batterie se réduit
à une grosse caisse et sa cymbale, il est possible que cela ne
soit qu'une partie de l'équipement du musicien et qu'il y
rajoute caisse claire et autres accessoire pour faire danser.
cliché E. Lorson à Strasbourg/Sélestat

1947 : après guerre, toujours une formation composée
d'une grosse caisse et de sa cymbale (ici il est clair qu'il s'agit
d'un équipement à défiler) et d'un
accordeon diatonique à
deux rangées, retour en arrière étonnant puisque
l'accordéoniste est le même que sur la photo
précédente.)
cliché A. Lemblé à Sélestat

1953 : le même musicien à la grosse caisse (et cymbale)
mais le jeune accordéoniste joue d'un
chromatique Fratelli Crosio.
cliché A. Lemblé à Sélestat

1962 en habits de marins : curieusement on repasse de
l'accordéon chromatique au diatonique (3
rangs) mais la grosse caisse de défilé et sa cymbale
sont toujours de la partie.
cliché E. Schweitzer à Sélestat
On pourra examiner d'autres évolutions dans cette série
de photo, par exemple les coiffures des conscrits qui passent du
chapeau orné de grands rubans et d'un bouquet de fleurs en
1926 au béret durant toutes les années 30 puis au calot
à l'après guèrre envant de virer au bob de marin
dans les années 60. On peut relever la présence d'un
cuisinier en 47 et 53 etc... mais tout ceci sort du cadre musical qui
est le nôtre ici.

Retour à
l'article sur la typologie, Menu
général