Les références iconographiques concernant la cornemuse sont nombreuses et ceux qui, comme nous, se sont attachés à les rassembler ont vite perçu l'ampleur que prend rapidement cette tâche.
Il était donc nécessaire, avant tout essai de synthèse ou d'inventaire, de définir des critères de sélection (afin de poser des limites de travail) qui peuvent être liés à l'époque étudiée, au type d'instrument, à la région de création des documents, au type de document (tableaux, sculptures) etc. Le critère choisi dans cet inventaire peut se définir ainsi : "Œuvres uniques (ou rares) conservées en France dans un lieu public ou semi-public". Ce critère peut apparaître, de prime abord, peu satisfaisant et peu performant. Il est donc utile, avant toute chose, de l'expliciter et d'expliquer les raisons de ce choix.
Il nous a semblé important de favoriser l'observation directe des œuvres, aucune photographie ni aucun dessin ne remplaçant le regard direct que l'on peut avoir sur ces documents qui sont avant tout des œuvres d'art. Nous avons donc limité géographiquement cette étude au territoire national que nous avons tous l'occasion de parcourir lors de nos vacances ou en d'autres occasions. Il serait d'ailleurs très intéressant de le prolonger dans d'autres pays mais il est souhaitable que ce travail soit effectué sur place.
Nous n'avons ensuite pris en compte que les œuvres conservées dans des lieux ouverts au public, donc en principe visibles, auxquelles nous avons adjoint les œuvres faisant partie de collections publiques, mais n'étant pas forcément exposées (réserves des musées, fonds anciens des bibliothèques etc.), ces œuvres étant susceptibles d'être vues sous conditions (autorisation spéciale ou expositions temporaires), sont également citées quelques œuvres conservées dans des lieux privés non ouverts au public mais dont le caractère immobilier et la publication dans d’autres ouvrages justifiaient la présence dans cet inventaire.
Certains s'étonneront de ne pas voir préciser si les œuvres sont exposées ou en réserve. Nous pensons qu'une telle indication aurait été assez aléatoire, compte tenu du mouvement des œuvres au gré des réorganisations des musées.
Afin de ne pas avoir à citer de multiples fois les mêmes représentations, nous n'avons pas pris en compte les œuvres reproduites en série, sauf lorsque, le temps ayant accompli son ouvrage, il n'en reste que peu d'exemplaires. Ainsi ne sont donc, en principe, cités que les livres et gravures tirées d'ouvrages antérieurs au XIXème siècle. En ce qui concerne les gravures isolées moins faciles à retrouver en bibliothèque, nous avons été plus subjectifs dans notre choix, le critère de rareté étant prédominant dans celui-ci.
Nous avons également éliminé tous les personnages de crèche en plâtre, le plus souvent de style St-Sulpicien, sans grand intérêt organologique et produits, encore à l'heure actuelle, en grande série. On en trouvera cependant une liste dans l'index des supports.
Les éditions papier de cet inventaire ne comprenaient pas d'illustration, le passage sur Internet me permet enfin de diffuser les photographie d'un certain nombre d'oeuvres mais pas encore de toutes (il me faut les photographies et les autorisations des photographes et des musées (voir à ce sujet la page à l'attention des conservateurs). Puisse toutefois, photographie ou pas, cet inventaire vous inciter à aller voir sur place. La recherche des cornemuses devient vite prétexte à visites d'églises, de châteaux, de musées etc. Le choix opéré (par la présence d'une représentation de cornemuse) en vaut bien un autre et se révèle finalement très satisfaisant. Il équilibre relativement bien visites de grands monuments (Chartres, Le Louvre ou Versailles par exemple) et petites églises de campagne ou musées d'importance secondaire qu'il serait dommage de négliger et dont le charme est des plus reposants. On pourra par contre lui reprocher d'ignorer l'art Roman et Gallo-romain.
Comme la plupart des inventaires, celui-ci est un document de travail: il n'est rien par lui-même et nécessite obligatoirement une exploitation qui pourra être constituée de visites, de recherches bibliographiques ou encore d'une comparaison avec vos archives personnelles sur le sujet.
Au travers de cet ouvrage, nous avons cherché à travailler à une échelle dépassant le cadre régional dans lequel étaient jusqu'alors confiné la plupart des travaux ou mentions concernant l'iconographie de l'instrument.
En effet, l'étude des documents à l'échelle régionale se révèle , à notre avis, bien souvent trop étroite pour pouvoir en tirer des conclusions intéressantes : les documents sont souvent trop peu nombreux pour pouvoir donner des informations fiables et l'origine des artistes ayant réalisé des œuvres dans une région donnée reste le plus souvent inconnue. De plus il est probable que ceux-ci voyageaient beaucoup et même un artiste dont on connaît le lieu de résidence a pu être influencé par ses voyages ou par ses maîtres d'apprentissage. Les instruments, enfin, ont souvent évolué par échange avec d'autres régions et il est fondamental d'avoir une vue d'ensemble pour pouvoir analyser ces évolutions
C'est pour cette raison que le critère géographique choisi est celui du lieu de conservation de l'œuvre et non celui de l'origine de celle-ci, souvent impossible à déterminer ou non significatif comme nous venons de le voir. Ce critère étant choisi il n'y avait plus aucune raison d'éliminer des œuvres d'origine étrangère connue (par exemple le tableau de Brueghel à Narbonne).
Le dernier des objectifs poursuivis, lors de la création de cet inventaire était la réalisation d'un ouvrage évolutif permettant à chacun d'apporter sa contribution à la mesure de ses connaissances en la matière (quel cornemuseux n'a jamais repéré son instrument fétiche sur une œuvre d'art ?). Dès les premières éditions sur papier, cet objectif a été pleinement satisfait et cet inventaire a permis la mise en place d'un petit réseau d'échange d'informations sur le sujet dans lequel chacun peut encore trouver une place. Souhaitons que la publication sur internet agrandisse encore ce cercle dont vous pouvez constater dans la page des remerciements qu'il ne se limite pas à l'hexagone
Les représentations de cornemuses sont suffisamment nombreuses pour que leur recherche reste rarement longtemps infructueuse, quelque soit la méthode employée.
Cet inventaire fut, au départ, une première mise en forme de plusieurs années de recherches personnelles. Celles-ci, tout d'abord informelles, se sont quelque peu structurées au fil des ans.
Nous avons utilisé trois sources principales de documentation :
- En premier lieu les renseignements fournis par d'autres chercheurs et/ou cornemuseux, certains de ceux-ci ayant bien voulu mettre à notre disposition l'ensemble de leur corpus en ce domaine. Sans cette collaboration fructueuse, le présent inventaire n'aurait pas l'ampleur qu'il a aujourd'hui.
Le but de cet inventaire est de rassembler les références que chacun peut connaître, ceci afin de rendre service à l'ensemble des chercheurs.
Nous devons d'ailleurs signaler que certaines références nous ont été fournies par des personnes non intéressées par le sujet mais qui, étant au courant de nos recherches ont relevé des représentations de cornemuses.
- Les recherches bibliographiques représentent une deuxième source de documents. Il s'agit bien sûr de la bibliographie spécialisée sur la cornemuse ou la musique traditionnelle, mais aussi, plus généralement, des ouvrages consacrés à la musique et enfin des ouvrages sur l'art, l'histoire, l'architecture et d'autres ouvrages sans rapport direct avec le sujet.
Le terme "bibliographie" doit être entendu au sens large incluant, outre livres et revues, les cartes postales, les pochettes de disques, les dépliants touristiques etc.(il y a même une boîte d'allumettes citée quelque part !).
- La recherche "sur le terrain" est sans aucun doute la plus stimulante puisqu'elle permet d'avoir directement sous les yeux l'original de l'œuvre
La recherche de cornemuses incite à visiter les monuments dans le détail; ce n'est en effet que par une visite approfondie que l'on peut espérer ne pas passer à côté d'une représentation. Il est donc nécessaire de détailler toutes les sculptures d'une église gothique ou tous les motifs d'un vitrail. Inutile de dire que l'on découvre ainsi un tout autre aspect des monuments, le côté "vieilles pierres" cédant le pas à l'aspect document ethnographique.
Si vous visitez des monuments cités dans cet inventaire, ne partez pas sur le principe que tout y a été trouvé, mais ouvrez plutôt l'oeil et faites nous part de nos omissions. Ils nous est personnellement arrivé plusieurs fois de découvrir de nouvelles représentations sur des monuments (ou dans des musées) déjà précédemment visités. En consultant les éditions successives vous pourrez constater que tous les ans, de nouvelles références sont citées dans la ville de Metz, preuve que même dans notre propre ville nous découvrons périodiquement de nouvelles représentations.
Notons, d'un point de vue pratique, l'utilité d'une paire de jumelles. Les églises gothiques en particulier recèlent de nombreux décors dont le détail n'est pas discernable à l'oeil nu. Nous avons ainsi signalé dans la liste les représentations difficilement visibles sans l'aide d'une paire de jumelles (ou d'un bon téléobjectif).
La plupart des références citées ont en fait nécessité le recours à plusieurs sources différentes. Par exemple :
- renseignements fournis ou bibliographiques vérifiés sur place - renseignements fournis d'après des références bibliographiques
- approfondissement bibliographique de découvertes de terrain ou de renseignements fournis (quasiment systématiquement bien que souvent infructueux).
On notera au passage que le pourcentage de références rencontrées plusieurs fois est relativement faible par rapport au nombre de références nouvelles trouvées dans un même laps de temps, ce qui laisse à penser qu'il reste beaucoup à découvrir (ceci était vrai en 1987, 1988 et 1989, 1993 etc... et le reste en 2000: le travail n'est toujours pas fini !).
Cet inventaire fut d'abord édité durant plusieus années de manière assez artisanale (photocopies et reliures maison). Outre le souvenir d'après-midi entières passées dans des boutiques de photocopies dont la qualité me faisait souvent rager, la découvertes incessantes de nouvelles représentation conduisait à des fascicules de mises à jour et éditions successives pas toujours faciles à gérer pour le lecteur :
Je ne résiste pas au plaisir de vous citer cette chronique parue dans le n° 12 de Trad. Magazine sept-oct 1990 et qui résume bien à quel point l'édition papier pouvait être complexe à gérer avant qu'internet ne me permette de simplifier tout cela en vous mettant tout à disposition en temps réel :
"Inventaire de l'iconographie de la
cornemuse
Inventaire et Matte…
Amis… je devrais dire fêlés de la cornemuse, Jean-Luc Matte a encore créé avec sa mise à jour 1990 complétée par une liste d'une centaine de bandes dessinées avec cornemuses (envoyer 15F en timbres). Pour savoir si vous possédez le tout, ou comment compléter à coup sûr votre inventaire, c'est simple. - si vous possédez le bleu : attendez l'année prochaine, - si vous avez le rose : attendez l'année prochaine ou bien commandez la mise à jour 89 et 90 (brun et jaune, 25F franco), -si vous avez le brun commandez la mise à jour 90 (jaune : 15F Franco), -- si vous n'avez rien, attendez l'année prochaine car l'édition 89 est épuisée (il en reste peut-être quelques exemplaires chez Breizh ou Dastum,) sauf si vous êtes amateurs de BD auquel cas la mise à jour 90 vous intéressera par sa seconde partie. Attention nouvelle adresse (…).
Philippe Krumm"
Vous trouverez donc encore parfois dans les bibliographies telle ou telle référence à l'une de ces éditions (qui faisait l'objet d'un ISBN, dépôt légal et tout....) mais inutile de les rechercher, mieux vaut imprimer le fichier texte présent sur ce site si vous voulez vraiment une version papier (plus pratique en voyage ou pour donner à quelqu'un qui n'a pas accès à internet)
Bien que rassemblant à l'heure actuelle plus de 2500 références, cet inventaire est encore loin d'être exhaustif. Il demande encore à être complété, tant du point de vue du nombre de références (nous sommes encore loin d'avoir recensé l'ensemble du patrimoine national en ce domaine) que du point de vue de la précision des renseignements qui figurent en regard de chaque référence (historique des œuvres et de leurs auteurs, datation, précisions organologiques, intérêts particuliers etc.). Il est d'ailleurs possible d'ajouter quelques lignes supplémentaires après chaque description si un intérêt spécifique mérite d'être souligné.Nous attendons donc vos nouvelles informations qui seront toujours prises en compte et ne finiront nullement au fond d'un dossier .
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"L'iconographie pour qui et pourquoi ?",
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l’inventaire,