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Typologie des instruments à
vent
selon leur
mode de production des notes
Fiches d'illustration
: en démontant un accordéon diatonique
(5)
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Petit reportage photo à
l'intérieur d'un accordéon diatonique doté d'un
système original
Voici un mélodéon de facture assez
courante, probablement allemande du début XXème, vu sur
une brocante et proposé à un prix qui correspondait
à sa valeur marchande actuelle (instrument bas de gamme, assez
courant et en état très moyen) c'est à dire une
quinzaine d'euros...
Vue par l'avant toujours, mais du côté des
deux basses
Mon attention a tout de même été
attirée par cette petite tirette à l'arrière du
clavier et qui doit immanquablement avoir une fonction
particulière...
Mais pour en avoir le coeur net il faut ouvrir
l'instrument en dévissant les quatre vis qui assemblent le
soufflet et la partie clavier (voir les photos ci-dessus sur
lesquelles ces vis sont déjà dévissées
mais encore en place). On en profitera pour voir ci-dessous la
filasse qui fait office de joint.

Surprise : au lieu de donner directement sur le soufflet, le sommier
des anches est encore séparé de celui-ci par une
cloison sur laquelle on distingue une soupape (1) commandée
par une tige (2) qui n'est autre que le bout de la tirette qui
m'avait intriguée (il ne s'agit donc pas d'une tirette
puisqu'elle agit en poussant). Sur cette cloison toujours, une petite
trappe lestée d'un plomb (3) et un gros trou (4)
derrière lequel on devine le même dispositif de trappe
plombée mais tourné vers l'intérieur du soufflet
cette fois-ci, l'une devant agir en poussé et l'autre en
tiré....
Ci-dessous autre vue de la soupape (on distingue en
haut le petit trou provoqué par l'appui de la tige de
commande), le trou de la trappe plombée côté
intérieur du soufflet et en bas on devine la charnière
de la trappe plombée tournée côté
clavier.
Vue de la trappe lestée, côté
clavier, avec sa charnière en cuir
En démontant le soufflet du bloc des basses,
nous pouvons vérifier, comme nous l'avions supposé, la
présence de la seconde trappe plombée située,
cette fois-ci du côté de l'intérieur du soufflet.
En dessous d'elle, le trou de la soupape commandée par la
tige, et plus bas le trou un peu plus gros de la trappe
plombée côté clavier.
Nous avons donc un sommier des anches
mélodiques séparé du soufflet par une cloison
dotée de deux trappes lestées qui vont s'ouvrir sous
l'effet de la pression de l'air, l'une lorsque l'on pousse le
soufflet et l'autre lorsqu'on le tire. La tige actionnable à
l'arrière du clavier, permet de bloquer la soupape en position
ouverte, de court-circuiter ces trappes et donc de rendre ce
système inopérant.
Mais à quoi sert ce système ? On pourrait
penser qu'il ne permet que de déclencher le son à
partir d'un minima de pression (celui qui permet de soulever la
trappe) mais on en voit peu l'intérêt : ce serait
plutôt une contrainte qui limite les nuances de jeu. Pour
comprendre il faut penser que ce système est dynamique et que
les trappes ne vont pas rester ouvertes en équilibre, au
contraire, elles vont battre et s'ouvrant et se refermant et produire
ainsi un tremblement, un vibrato pas vraiment discret. D'où le
nom de ce disposititif dit "trembleur" produisant un effet d'une
esthétique parait-il discutable (l'accordéon
photographié ne permet plus de le tester...) mais qui
était un argument de vente (et de diversification des
modèles) dans les catalogues de vente par correspondance des
accordéons allemands du début du XXème
siècle. (merci à Emmanuel Pariselle pour ces
explications)
Tant qu'à l'avoir démonté, faisons un rappel sur
les aspects plus classiques de cet accordéon :
Une seule plaque pour l'ensemble des anches d'une voix,
on voit bien ci-dessous que l'on a deux grandes plaques d'anches,
apparemment identiques donc les deux voix sont à l'unisson,
avec une très légère différence d'accord
donnant le battement recherché. Les deux gros boutons de
registre (boules noires sur la gauche de la photo) permettent de
faire glisser deux planchettes de bois perforées qui vont
ainsi ouvrir ou fermer les trous présents sous les clapets
actionnés par les touches. On voit sur la photo ci-dessous que
le bouton de registre de gauche est abaissé, donc la
planchette correspondante dépasse en bas. le bouton de droite
est levé, la planchette est visible au dessus de la plaque
d'anches mais pas en dessous. Le bloc de bois
parallépipédique est une butée.
On revoit les mêmes élements sur la photo
ci-dessous : boutons de registres en positions différentes
dans le rectangle violet et planchettes dépassant ou pas dans
le rectangle vert.
On voit également la construction très
légère de cet instrument : une simple planchette
faisant office de sommier et prise entre quatre tasseaux
moulurés coupés à 45° à la
manière d'un cadre.
On remarquera enfin en haut, un peu à gauche du
coin supérieur droit du cadre violet, la tige de la commande
de la soupape du trembleur.
L'absence d'un clapet du clavier permet de voir que le
registre en position haute libère le trou correspondant tandis
que celui qui est baissé ferme la rangée des trous qui
lui correspond.
Vue des sommiers main gauche : nous avons ici un
accord (à gauche, trois anches plutôt aigües vu
leur taille) et une basse (à droite, grosse anche. Il est
probable que les anches situées de l'autre côté
(actionnées en tiré) donnent une basse et un accord
différent. Au milieu le trou de la soupape permettant de
reprendre de l'air et dont la commande doit être de l'autre
côté du "clavier" des basses.
(à voir : un sytème original de
registre par
étouffement utilisé sur un harmoniflûte)
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