Fiches d'illustration
: trompes et autre cors naturels
Trompe traversière d'origine africaine réalisée
dans une défense d'éléphant : un des nombreux
exemples de trompe réalisée simplement à partir
de matériaux naturel offrant une forme interne conique. Ce
type de cor court ne permet pas d'obtenir facilement plusieurs
harmoniques. A noter que la défense est coupée,
à gauche, juste à l'extrémité de la
partie creuse de la défense. Il subsiste un petit trou qui
doit être bouché avec un doigt pour que le cor
fonctionne, ce qui peut certainement être utilisé pour
le jeu de cet instrument.
Autre exemplaire de trompe africaine en défense
d'éléphant
Détail de l'embouchure transversale
Vue du trou en bout permettant de moduler deux sons différents
Vue du pavillon
Une troisième trompe traversière vraisemblablement
taillée dans une défense, mais qui a malheureusement
été coupée (elle devrait être plus
longue). Notons qu'elle n'a pas de trou de jeu.
Trompe ramenée d'Indochine par un militaire français
dans les années 60
Vues du pavillon et de l'embouchure de la trompe
précédente.
Trompe traversière Naga Todi de l'est de l'Inde (Orissa Madhia
Pradesh), en bronze coulé à cire perdue.
Trompe (?) en bois et corne, origine inconnue. L'embouchure est un
simple trou et une anche battante en plastique a été
collée dans la corne à la sortie du tuyau en bois.
J'ignore s'il s'agit d'un bricolage ultérieur ou s'il s'agit
d'un instrument pour touristes... Deux petits grelots à
l'extrémité de la corne.
Cinq trompes traversières en bois, du Mali
Vue du pavillon d'une de ces trompes (la seconde en partant du haut
) Merci à Denis pour m'avoir permis de réaliser et de
vous présenter ces photos de trompes extra-européennes
ainsi que celle du cor en terre cuite ci-dessous)
"Noir moudan de la région de Binder soufflant dans une trompe
faite avec une courge" : dessin de couverture et légende parus
dans Le Petit Robinson de 1924
Petit cor en terre cuite (grès), de facture apparemment
rudimentaire mais extrêmement sonore. (un instrument
très similaire est présenté comme cor de vacher
de la fin du XIXème sur le catalogue de l'expo du Musée
des ATP "L'instrument de musique populaire, usage et symboles" -
Paris 1980)
Vue de l'embouchure et du pavillon (ce qui apparaît en
vert est une ficelle moderne servant au propriétaire de cet
instrument pour le suspendre.)
Un Midwinterhoorn, instrument néerlandais" qui se joue
à la période de Noël sur les bords des puits pour
avoir un peu de résonance, dans ce pays terriblement
plat..."
Il est réalisé par fente de la branche,
évidement puis rassemblement des deux moitiés par
ligatures. La curieuse embouchure (un tuyau simplement
biseauté à son extrémité) est
réalisée de la même manière.
Détail de la gravure de H Cock d'après Pieter Brueghel
en 1558 "Ora tument ira, nigrescunt sanguine venae"
Deux trompes tibétaines
:
et le détail de leurs embouchures :
On peut toutefois se demander si ces instruments importés en
Europe présentent toutes les caractéristiques
techniques des véritables trompes jouées dans les
monastères tibétains...
Mais plus près de nous, au siècle
dernier encore, certaines trompes jouées dans les clocher pour
avertir des incendies n'avaient rien à envier aux trompes
tibétaines :
Détail d'une des cartes postales anciennes figurant la trompe
de la Cathédrale de Dôle. (vous pourrez consulter
facilement les autres sur les sites de vente de cartes-postales type
Delcampe ou autre...)
Ces instruments philipins, en bambou sont, à l'exception de la
petite flûte traversière de gauche, des trompes
formées pour la plupart de deux cylindres successifs de
diamètre très différents. Ils ne semblent pas
disposer de trou de jeu mais cela n'est toutefois pas impossible car
des instruments du Minhassa (Indonésie) similaires en
présentent un (voir le remarquable doucmentaire Cuivres
débridés de Johan van der Keuken - 1993).
La légende de cette carte indique "Missions de
Scheut : Philippines", Les missions de Scheut étant les
missions d'une congrégation fondée à Anderlecht
(Belgique)
Est-ce une petite trompe droite qu'est censée jouer cette
figurine en biscuit ?
Ne les confondez pas : la trompe chasse est en ré
(4,545 m de tuyau enroulé), le cor naturel, utilisé
dans les fanfares, est en mib (un ton plus haut donc) et
possède une pièce intermédiare entre
l'embouchure et le corps de l'instrument permettant d'affiner
l'accord.
Trois formes de tromptes de chasse (à 2 tours et demi, trois
tours et demi et à 8 tours et demi : plus le nombre de tours
et grand plus l'encombrement diminue pour une longueur utile de tuyau
constante) présentées
page 18 du catalogue E. Gaudet
de 1904 qui propose également des "trompes en mib",
c'est à dire des "cors de chasse" mais sans illustration
(intégralité de ce catalogue en fac simile sur le
présent site).
site) Société de trompes de chasse "La Saint-Hubert de
Strasbourg (années 1950 ?)
Les mêmes dans les Vosges
.
L'écho de la Vallée des Lacs (Vosges) :
trompes de chasse, observer le jeu avec main dans le pavillon du cor
assurant la voix la plus basse
Une petite série d'embouchures de trompes de chasse (cuvette
en forme de V), remarquer celle à droite, plus large et qui
doit permettre d'exécuter les parties plus graves.
La légende indique "cor de chasse" mais il s'agit apparemment
d'une trompe en ré
Gravure tirée de "La musique et les musiciens" par Albert
Lavignac 1909.
Cor doté d'une petite coulisse permettant d'ajuster l'accord
et d'un ton interchangeable après l'embouchure (premier
enroulement) permettant de changer de tonalité.
Gravure tirée de "La musique et les musiciens" par Albert
Lavignac 1909.
Dans la méthode de cor Fontbonne, il est bien
précisé que la trompe de chasse est un instrument en
ré sans coulisse d'accord.
Un ton monté avec une embouchure de trompe (qui s'est bien
collée) mais je pense qu'il ne s'agit pas d'un ton pour trompe
ou cor vu le diamètre de sortie...
Sonneur de cor de chasse posant pour la photo, en studio, avec son
instrument.
Cors posés devant les membres de cette musique du
120ème (régiment ? de quelle arme ?, non daté)
dont les fanions représentent une libellule et qui, pour le
reste, est composée de trompettes de
cavalerie, d'un clairon basse de trois tambours, d'une grosse
caisse avec cymbales. A noter que, tous les musiciens présents
sur la photo portant un instrument, ces cors devaient être
joués par certains de ces musiciens qui jouaient donc
alternativement de l'un ou de l'autre (cliquer ici ou sur la photo du haut pour la voir en
entier en grande définition) Cliché F. Carlier Ste
Ménéhould
Celui-ci est représenté mais non décrit dans
un catalogue A-F.
Rousseau. vu l'absence de coulisse d'accord il doit s'agir d'une
d'une trompe de chasse
Trompe de chasse de forme particulière, très compacte,
mais ayant très probablement la longueur
déroulée d'une trompe classique. Gravure tirée
de l'ouvrage "Le polycorde"
de 1869 sur les instruments de musique reproduit intégralement
sur le présent site.
Une autre forme particulière :
Non ceci n'est pas un clairon ou une
trompette mais une "trompette cor" :
l'équivalent d'un cor naturel mais en forme de
clairon. Cet instrument est utilisé
en particulier par les chasseurs alpins. On le reconnait à son
très large pavillon, à sa longueur de tuyau (4 tours et
demi), à son embouchure en V mais, surtout, à sa
sonorité, identique à celle du cor.
C'est toutefois bien une trompe classique qui orne les pucelles des
chasseurs alpins (nombreux motifs différents, taper "pucelle
chasseurs alpins sur un moteur de recherche...), à l'image de
celle-ci, du 22ème bataillon de chasseurs alpins (1855-1997),
qui dans cette version, présente une embouchure curieusement
recourbée (retournée) vers la bas (il en existe des
modèles avec l'embouchure droite)
Petit cor naturel à 2 tours et demi, sans son
embouchure, sans marque, le type de cor qui symbolise la poste dans
les pays germaniques.
Militaire allemand d'un groupe
fêtant les 299 jours avant la quille et jouant d'une petit
cor assez similaire à celui ci-dessus (forme
générale un peu plus proche de celle du clairon tout de
même)
Le cor est, naturellement, l'emblème de la poste en Allemagne,
Suisse, Autriche... Ceci serait du, non pas à l'usage de
l'instrument par la poste à cheval ou en attelage mais par la
présence de l'instrument sur le blason d'une famille qui
contrôla les échanges épistolaires dans ce
secteur par le passé.
Lorsque le cor sert d'emblème.. à un fabricant
d'accordéons ! (en haut : étiquette sur la boîte,
en bas : motif sur le bois de l'accordéon)
Les dessins de trompes sur le verso, la mention Rallye Chasseur Paris
sur le devant, tout laisse deviner un lien entre ces objets et les
trompes de chasse. Il ne s'agit pourtant pas d'accesoires pour
sonneurs de trompes mais de petits mirlitons métalliques
censés imiter les sonneries des débuchés....
Catalogue Couesnon 1928
Voir le site des
Trompes d'Eustache qui vous apprendra tout sur la
trompe de chasse, son histoire, sa fabrication, son acoustique etc...
ou le site d'Emmanuel Naudin sur cornemuse, trompe de chasse
etc...